Par Frère Gipson Silvery

Une voix assourdissante me défonçait les oreilles : Es-tu prêt à faire face à ce qui vient ? Pourras-tu survivre à l’hiver ? me demandaient mes compagnons. Tout ça, c’est à propos de la vie à Québec où, justement, la vie est un défi... Mais comme les arbres qui se préparent intérieurement à l’hiver qui vient, l’esprit bien clair, j’avais dit un gros Amen !
Désespéré ? Oh non...
On nous annonce une bordée de neige pour le jour qui vient. À peine entendu ce pronostic, le silence m’a envahi. Je n’ai pas dormi de la nuit. L’idée que je m’étais faite de la neige allait s’étaler dans le réel. Sitôt levé le matin, je me suis précipité à la fenêtre et j’ai embrassé du regard ce dehors étonnant. Un verset biblique m’est venu à l’esprit : Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que neige (Is 1, 18).
Comme toucher du coton
J’avais grand envie de sortir toucher la neige. L’espace d’un instant, quand j’ai marché dedans, mon esprit s’est envolé. J’en ai pris dans mes mains et l’ai lancée par-dessus ma tête. « La vie est un enchaînement de transformations naturelles et spontanées. Permettons au réel d’être réel. Laissons les choses couler naturellement comme elles veulent » (Lao Tseu).
Marcher comme un bébé
Il me faut habituellement vingt minutes de marche pour arriver à l’école. Mais, ce premier jour de neige, il m’en a fallu quarante. J’étais craintif et je faisais chaque pas avec précaution. Je me suis souvenu d’un mot de Martin Luther King : Le premier pas est toujours le plus difficile. On le fait dans le doute, l’incertitude et toutes sortes de peurs. Mais si, à contre-courant de la prudence tu fais ce premier pas, ta confiance va s’affermir rapidement et tu deviendras un maître.
Jonas a pris le bateau
Un Québécois dans la soixantaine m’a dit que cet hiver était le plus enneigé qu’il ait connu. J’en ai passé tous les premiers jours dans la maison pour me protéger. Et puis un mot de Jack Welch m’a inspiré : Fais face à la réalité telle qu’elle est et non pas comme elle a été ou comme tu voudrais qu’elle soit. Merci à Dieu pour l’expérience d’une si merveilleuse réalité.
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