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Qui est François d’Assise ?

Le jeune homme d’Assise

Jeunesse

 

Fils d’un riche commerçant boute-en-train de la jeunesse d’Assise prisonnier au cours d’une guerre de voisinage entre Assise et Pérouse [1202] ambition de combattre dans une croisade et devenir chevalier mais la solitude, la maladie et une voix intérieure l’entraîne dans un changement radical de vie (Le peuple dit : « Il est devenu fou !)

Conversion/Une nouvelle vie

 

François vend son cheval, donne son armure à un pauvre chevalier et rentre à Assise. Il découvre la beauté de la nature et cherche à donner un sens à sa vie. Il va au-delà de toutes les barrières sociales embrassant un lépreux, un exclu de son temps. Le Christ s’adresse à lui à travers le crucifix de Saint Damien et l’appelle à réparer son Église. François écoute Jésus et sa parole dans l’Évangile et organise sa vie en conformité avec elle. Il coupe tous les liens qui l’unissait à sa famille et vit pauvre, sans rien en propre. Il scandalise quelques uns, mais en attire d’autres qui veulent partager sa vie. Avec ses compagnons, il parcourt l’Italie et va même au delà, proclamant le Dieu Sauveur, la paix et la réconciliation.

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« François, va répare ma maison qui, comme tu vois, tombe en ruine. »
(Voix du Crucifix de Saint Damien)

« Nous sommes simples et soumis à tous. »
(Testament de Saint-François d’Assise ,19)

« Le Seigneur vous donne sa Paix »
(Testament de Saint-François, 23 Salut franciscain universel)

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Le jeune homme d’Assise

Début du Mouvement Franciscain

 

Hommes, femmes et familles demandent à suivre François: quelques frères se réunissent autour de lui (Premier Ordre) ; il demande à Claire d’Assise qu’elle forme autour d’elle une communauté (Second Ordre); il soutient le mouvement de laïcs (Troisième Ordre ou Ordre Séculier).

Il écrit une Règle très brève et le Pape l’approuve. De graves problèmes de santé lui causent de grandes souffrances : …François reçoit les stigmates et il compose le Cantique des Créatures.

Il meurt au milieu de ses frères, nu sur la terre nue, devant sa cabane. Il est enseveli à Assise.

L’Ordre grandit et se répand très rapidement, …mais faute de leur très cher fondateur, les dissensions ne tardent pas à surgir.

Sa rencontre du Christ

Sa rencontre du Christ

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« François, qui vaut-il mieux servir? Le Maître ou le serviteur? »

En 1204, François a 22 ans. Il s’est remis de l’année d’emprisonnement à Pérouse. Sur le chemin d’une nouvelle campagne guerrière avec le chevalier Gauthier de Brienne, il entend la voix du Christ qui lui parle en songe. Son univers d’ambitions et de rêves chavire. De retour à Assise, il hésite entre une vie de prière et sa vie d’autrefois comme ‘Roi de la jeunesse’. Puis, sa vie prend un tournant radical lors d’une rencontre inattendue : « Le Seigneur lui-même me conduisit parmi les lépreux et je leur fis miséricorde. »

C’est ainsi qu’à la fin de sa vie François nous raconte la première étape de sa conversion ; la rencontre des lépreux est rencontre du Christ. Dans les lépreux il reconnaît le visage du Christ, Celui dont le désir le tourmente au coeur depuis des années. Dans les lépreux il rencontre le visage d’un Dieu pauvre, humble et crucifié par amour de l’être humain.

Au service des lépreux, « en leur faisant miséricorde »,en les lavant de ses mains, en les soignant et en les servant, François apprend de l’intérieur qui est ce Dieu qui l’appelle à le suivre, ce Dieu qui s’est fait serviteur de tous en Jésus pour nous montrer la grandeur de chaque personne.

Peu de temps après, dans une chapelle délabrée de St-Damien François prie pour que Dieu vienne éclairer les ténèbres de son coeur et lui fasse sentir et connaître sa volonté. Le crucifix de style byzantin qui le fixait des ses yeux grand ouverts lui parle : « Va, François, répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruines ! »   Aussitôt il entreprend de réparer la petite église, quêtant les pierres tout comme ses repas. Scandalisé, son père le traduit au tribunal de l’évêque. François pose alors le geste décisif de son existence: devant tous il remet tout ce qu’il possède et, nu devant la foule, proclame que seul Dieu est son père.

Maintenant François est libre; libre pour accueillir la Parole de Dieu et les frères qui viendront se joindre à lui.

Deux ans de solitude et d’essais divers vont le rapprocher du Jésus de l’Évangile. Un matin de 1208, à la messe, il entend l’Évangile selon Saint-Matthieu : « Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie dans vos poches, ni sac pour le voyage… En entrant dans chaque maison, dites : La paix soit avec vous ! » (Mt 10, 9-12) François bondit de joie comme si Jésus venait de l’appeler personnellement comme les apôtres. Il se met alors à parcourir les environs en annonçant l’Évangile. Il comprend ainsi que Dieu ne l’appelle pas à reconstruire des églises de pierres en ermite mais à parcourir le monde pour reconstruire la communauté de ceux et celles qui croient au Christ.

Attiré par François, des jeunes d’Assise se présentent pour vivre avec lui et comme lui. Commence ainsi le mouvement franciscain qui marquera pour toujours l’Église et la société.

François rencontre le sultan

François rencontre le sultan

Rencontre avec le sultan Al-Kamil à Damiette

en 1219

 

À l’époque de François d’Assise, le monde est divisé en deux civilisations qui s’affrontent brutalement : la Chrétienté et l’Islam. La Chrétienté se définit comme la vraie religion qui se doit d’être défendue par les miles christi ; l’idéal du chrétien n’est plus le moine mais le soldat. Pendant sa jeunesse, François poursuivra cet idéal. Le Christ est le grand seigneur qui conduit ses troupes et défend son territoire; ceux qui combattent pour lui ont le devoir de laver l’honneur bafoué de leur seigneur. Ainsi, la Chrétienté conçoit la guerre comme moyen de convertir l’autre.

En 1215, le pape Innocent III ouvre le IVe Concile du Latran à Rome; il y inaugure une nouvelle réforme de l’Église et lance la cinquième croisade en Terre sainte pour libérer les lieux saints. Face à cet appel à régler les conflits par la violence et la mort, François décide d’annoncer la paix. Le 24 juin 1219, le frère François s’embarque pour l’Égypte où il arrive quelques mois plus tard.

Il se rend aussitôt à Damiette dans le camp des croisés qui assiègent la ville et cherche à les convaincre de renoncer au combat. Il annonce la paix aux croisés eux-mêmes parce qu’il est bouleversé par les conflits perpétuels entre princes, seigneurs et maîtres des ordres de chevalerie ; choqué aussi par la présence d’aventuriers et d’opportunistes de toute sorte. Paix aussi avec l’ennemi. Son intention est claire : rompre avec l’esprit de croisade qui, depuis plus d’un siècle, imprègne les mentalités du monde chrétien.

Puis, raconte le frère Thomas de Celano, François décide de rejoindre le camps adverse à la faveur d’une trêve. Son intention alors est de rencontrer le sultan Malik Al-Kamil en personne pour lui annoncer cette paix de Dieu et dans l’espoir de le convertir. Au cours de cette rencontre François découvre la courtoisie du sultan à son égard car François n’a ni l’arrogance des envoyé s du légat du pape ni les armes des émissaires des princes. Plusieurs nobles et personnages religieux de la cour assistent aux échanges entre le roi musulman et frère François. Vivant avec eux, François est à même de découvrir que cette « race abominable d’infidèles » sont des priants, soumis au Dieu unique. 

François aussi désire être un homme « soumis B toute créature à cause de Dieu » (1 Règle 16,6). La trêve tirant à sa fin, François désire quitter le palais. Pour marquer sa déférence, le sultan lui offre de nombreux cadeaux qu’il refuse. Au moment de l’adieu, le musulman se recommande à la prière du chrétien : « demande à Dieu de m’indiquer la voie à suivre » comme l’y invite le Coran.

François invente la crèche

François invente le crèche

Quinze jours avant la fête de Noël, en décembre 1223, François se retire à Greccio à une centaine de kilomètres d’Assise. À l’approche de la fête de Noël, il charge son ami et seigneur de Greccio, Jean Velita, d’en faire les préparatifs en ces mots : « Je veux évoquer le souvenir de l’Enfant qui naquit à Béthléem, et de tous les désagréments qu’il endura dès son enfance ; je veux le voir, de mes yeux de chair, tel qu’il était couché dans une mangeoire et dormant sur le foin entre un boeuf et un âne. » (1 Cel. 84).

La nuit venue, les gens des alentours et des frères s’assemblent en grand nombre, portant des torches et des lampes. Près d’un âne et d’un boeuf, une mangeoire avec de la paille a été placée. Au cours de la célébration, les personnes présentes sont invitées à s’approcher de la scène. La nuit s’illumine, nous dit Celano, « aussi délicieuse pour les animaux que pour les hommes » et résonne d’harmonie « les bois retentissaient de chants et les montagnes en répercutaient les joyeux échos » (1 Cel 85). Au cours de la célébration, François, chante l’Évangile et prêche au peuple « pour parler de la naissance du pauvre Roi » en faisant passer par sa bouche toute sa voix et tout son amour. Puis, « on célébra la messe sur la mangeoire comme autel, et le prêtre qui célébra ressentit une piété jamais éprouvée jusqu’alors. » (1 Cel. 85).

La légende raconte qu’un frère vit un petit enfant endormi dans la mangeoire. François s’approcha et le prit tendrement dans ses bras. Le petit enfant s’éveilla, sourit et lui saisit la barbe. Ce frère comprit que, par son exemple et sa parole, François avait réveillé la présence du Christ qui semblait endormi dans le coeur des gens. Voilà le sens de la crèche de Noël: nous éveillé au merveilleux mystère de l’incarnation !

Le frère universel

Le frère universel

François s’est inséré dans le plan de Dieu qui veut faire de toutes ses créatures une famille de soeurs et de frères comme il le chante dans le Cantique des créatures. Jamais il ne s’appelait simplement « François » mais toujours « frère François ». Son désir d’être frère de tous montre la conscience qu’il avait d’être appelé par Dieu à entrer en relation avec toutes les créatures et d’avoir reçu mission de restaurer toutes les relations par le moyen d’une docile humilité.

Lorsque François rencontre des personnes ou lorsqu’il prêche, il commence par cette salutation : « Que le Seigneur vous donne la paix ! » La paix entre les êtres humains c’est la fraternité universelle. Tout être humain, quelqu’il soit est son frère.

Il prêche la paix entre les êtres humains mais aussi avec tout l’univers : le loup, le feu l’eau et le soleil deviennent frère loup, frère feu, sœur l’eau, frère soleil,… Dans son Cantique des créatures, François célèbre la grande fraternité cosmique, fraternité toujours à venir, toujours à construire, qui s’offre à nous à la fois comme un don à recevoir et une tâche à réaliser.

Les capucins s’efforcent de vivre la paix et la fraternité au quotidien, dans leurs relations entre frères, avec toutes les personnes qu’ils rencontrent et dans leur manière d’utiliser les biens. Ils sont aussi partie prenante des commissions Justice, Paix, Création, avec les autres membres de la famille franciscaine. Ils sont associés à Franciscan International organisation représentative de la famille franciscaine à l’ONU.

Ils s’appelleront frères mineurs

Ils s’appelleront frères mineurs

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« On ne donnera à aucun frère le titre de prieur mais à tous indistinctement celui de frères mineurs. Ils se laveront les pieds les uns aux autres. »  – Première règle chapitre 6

Le nom complet de notre Fraternité est l’Ordre des frères mineurs capucins. Frère Thomas de Celano, un des premier biographes de Saint-François, raconte l’origine de ce nom :

Un jour qu’on lisait la Règle, en entendant la phrase « qu’ils soient les moindres, les plus petits », François interrompit : « Je veux que notre fraternité s’appelle l’Ordre des frères mineurs. » Le titre de « frère mineur » vient éclairer et préciser l’idée que se fait François de la vie des frères et de leur vocation évangélique dans la société et dans l’Église. « Si mes frères ont reçu le nom de mineurs, c’est pour qu’ils n’aspirent jamais à devenir grands, à s’élever au-dessus des autres. Leur vocation est de rester en-bas et de suivre les traces de l’humilité du Christ… » ( 1 Cel, 28 et 2 Cel 148)

François voulait que ses frères s’appellent frères mineurs pour qu’ils modèlent leur vie sur les minores (les petites) de l’époque et partagent leur destin. Au XIIIe siècle, ce terme réfère à une classe sociale, celle de ceux qui dans une société en pleine ébullition n’avaient pas la première place et parfois pas de place du tout : les ouvriers des ateliers, les paysans, les malades, les sans-logis et marginaux de toute sorte etc. Depuis toujours les capucins ont cherché à vivre en solidarité avec les mineurs de leur époque.

Être mineur est aussi l’attitude spirituelle qui caractérise notre fraternité : « Chez François, la minorité exprime l’étonnement face à un amour de Dieu si grand qu’il n’a pas hésité à livrer son Fils qui est devenu homme et s’est fait obéissant jusqu’à la mort sur la croix se faisant ainsi mineur et soumis à tous pour nous libérer du mal et nous introduire dans la vie divine » (VIIe Conseil plénier de l’Ordre no 2)

Voilà la découverte bouleversante du François : l’humilité de Dieu révélée dans le Christ ! En contemplant le Christ crucifié dans la petite chapelle de saint-Damien, François découvre l’amour de Dieu qui s’est fait homme et s’est fait obéissant jusqu’à la mort ; Dieu lui-même s’est fait mineur ! C’est cette même humilité de Dieu qu’il retrouve dans le sacrement de l’Église et de l’eucharistie.

 

Dans ce choix de François d’être mineur et soumis à tous, il n’y a ni crainte, ni soumission psychologique ni refus d’assumer sa responsabilité personnelle. Ce qui l’a séduit c’est la beauté et la gloire de Dieu manifestées en Jésus de Nazareth, homme libre. La minorité est donc pour nous un choix de vie pour la liberté et vécu par amour.

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