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Frère Pierre-Maurice Hébert, capucin (1925-2017)

« De Pierre-Maurice, il y aurait beaucoup à dire… mais j’ai l’intuition que le mystère concernant Pierre-Maurice restera toujours aussi grand et énigmatique. Les grands esprits sont ainsi faits ! » Frère Réal Dumas, capucin Préface de « Toute une vie », 2004



Frère Pierre-Maurice Hébert naît à Jonquière le 16 septembre 1925 ; il est le deuxième enfant dans une famille modeste qui en comptera six. Il reçoit au baptême le nom de Jean-Maurice. Son père, Charles-Calixte Hébert, travaillait au moulin de pulpe des Price Brothers près de la rivière aux Sables ; sa mère s’appelait Desneiges Saint-Gelais. Alors que Jean-Maurice est jeune adolescent, la famille ouvrit un de ces magasins alors connus sous le nom de « 5-10-15 ».


Après le cours primaire dans des écoles de Jonquière et de Kénogami (à la suite du déménagement de la famille en 1937), Jean-Maurice étudie au Collège séraphique d’Ottawa de 1939 à 1943 puis au collège Marie-Médiatrice à Montréal. Au collège d’Ottawa on l’appelait « l’artiste » puisqu’il peignant dans les classes de grands tableaux, de haut en bas des murs, ou bien des paysages ou encore des confrères tel Bruno Lacroix et Alain Picard.


Les études « classiques » ont été interrompues à cause de la tuberculose décelée en 1944 qui fut assez rapidement maîtrisée. Par la suite, âgé de 22 ans, Jean-Maurice travaille quelques temps au nouveau magasin familial comme gérant. Il se découvre alors une passion pour le commerce. Il rêve alors d’ouvrir d’autres magasins dans la région et même au Lac Saint-Jean.

À la faveur de l’Année sainte (1950) il s’embarque à bord de l’Empress of Canada pour un tour d’Europe et un pèlerinage en Terre Sainte. En Italie, il rencontre Padre Pio qui le confirme dans son désir de devenir capucin. À la faveur d’une rencontre familiale, il fait part à ses parents de sa décision de devenir capucin. C’est une surprise pour tous tant il semblait heureux dans la famille et dans le monde avec une belle carrière dans le commerce en perspective. Il commence le noviciat chez les capucins à Cacouna le 3 octobre 1950 et reçoit alors le nom de Pierre. Il prononce les premiers vœux le 4 octobre 1951 et les vœux solennels trois ans plus tard. Il complète les études de philosophie à La Réparation et celles de théologie à Ottawa.


Frère Pierre-Maurice n’a jamais manqué une occasion de poursuivre sa formation intellectuelle et personnelle après son baccalauréat au séminaire de Chicoutimi. Même auparavant, alors qu’il travaillait dans l’entreprise familiale, il suit des cours de comptabilité à Arvida. Durant ses cours de théologie à Ottawa, il suit des cours à tous les étés à l’université, surtout en psychologie. Ayant complété la formation théorique en vue de l’obtention d’un doctorat, il préfère se lancer tout de suite dans l’apostolat plutôt que d’entreprendre la rédaction d’une thèse.


Il est ordonné prêtre le 15 juin 1957. Après la quatrième année de théologie, il suit une année de pastorale à l’Université Saint-Paul d’Ottawa en 1958-1959. Par la suite, frère Pierre-Maurice prend racine dans deux fraternités de la province : d’abord à celle de Limoilou où il a vécu de 1959 à 1975 et puis à celle de La Réparation où il vivait depuis 1975.


Le parcours de vie de frère Pierre-Maurice est riche et personnalisé et ses activités ont été diversifiées. Durant les premières années de sa vie religieuse, il s’adonne à la peinture. Il affectionne particulièrement les paysages comme par exemple ceux du lac Godon. Il est alors en relation avec des peintres professionnels (deux de ses tableaux ornent toujours le mur du fond du réfectoire de la fraternité de La Réparation).


Plus tard, il publie un grand nombre de livres surtout en histoire, dont les plus importants sont sans doute « Le curé Hébert » (arrière-grand-oncle de Pierre-Maurice) et « Les Acadiens du Québec ». En 2004, à la demande de sa sœur Thérèse, il publie son autobiographie « Toute une vie ! » Il obtient plusieurs reconnaissances pour la valeur de ses travaux : deux fois le lauréat du concours Percy-W. Foy de la Société généalogique canadienne-française, soit pour le premier tome du livre Le curé Hébert en 1988 et pour le deuxième en 1999. De même en 1998, il a été honoré par la Fédération acadienne du Québec. Il a beaucoup œuvré pour faire connaître les descendants des Acadiens vivant au Québec, dont il faisait lui-même partie.


Frère Pierre-Maurice a aussi collaboré à la revue L’Écho de Saint-François et en devient directeur par la suite ; il a également collaboré aux autres revues de la province et à des revues d’autres institutions. Il dirige pendant quelques années « Les Agences franciscaines » qui organisent des pèlerinages en Amérique du Nord et en Europe. À Montréal, frère Pierre-Maurice recueille et fait classifier la partie des archives provinciales qui sont déposées à La Réparation. Son respect profond pour les pièces d’archives et les livres l’a amené à sauver beaucoup de pièces qui autrement auraient été définitivement perdues.


Au plan plus strictement apostolique, frère Pierre-Maurice s’est dévoué passionnément au service de l’Ordre franciscain séculier. Il a été commissaire pour les fraternités de la région de Québec (plus de 160 à une époque !) ; son district allait des Cantons-de-l’Est à la Côte-Nord. En 1964 il fonde la fraternité du Tau pour les jeunes de Québec. Il assure aussi le ministère sacerdotal de prédication et les services sacramentels aussi bien durant le temps de son séjour à Québec qu’à Montréal. Frère Pierre-Maurice était l’homme du travail assidu et constant et semblait s’accorder peu de temps pour la détente.


Il est décédé le 5 novembre 2017 à l’infirmerie provinciale. Les funérailles ont été célébrées à la Chapelle de La Réparation le vendredi

10 novembre 2017 et sa dépouille a été déposée par la suite au mausolée des Capucins.


Frère Shibu, capucin, nous offre un montage vidéo des principaux moments de sa vie.


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