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Une porte grande ouverte

La fête de la Portioncule


Le 16 juillet 1216, « François se leva de bon matin, appela frère Massée et, avec lui, se présenta devant le Seigneur Pape.» (le testament de Téobaldo) Le pape Honorius III, nouvellement élu à l'office dans la ville de Pérouse, lui accorda l’audience. Avec des mots simples et clairs, François lui demanda la grâce d'une indulgence extraordinaire pour la petite église de la Portioncule, inventant ainsi une nouvelle façon de célébrer "la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur" (Ep 3,18) de l'amour de Dieu. C'est ainsi que cette petite chapelle est devenue une grande porte d'entrée vers le ciel. François était l'homme de nouveaux commencements et il ne cesse de nous surprendre, encore aujourd'hui.



Il y a un mois, le 2 juillet, j'ai eu la grâce de visiter la Portioncule. En ce dimanche matin ensoleillé, je me suis rendu très tôt sur place, dès l'ouverture de la basilique. Il y a parfois des avantages à être matinal ! Dans la Portioncule, quatre des six petits prie-Dieu étaient libres. J'ai pu y rester près d'une demi-heure, sans que personne ne s'impatiente derrière moi pour prendre ma place. Comme des millions de pèlerins au cours des huit derniers siècles, j'ai été marqué par la simplicité de cette chapelle. Maintenant, je comprends mieux la déception des premiers frères, lorsqu'ils ont vu d'énormes projets de construction en mémoire de saint François. Mais je sais qu'il s'agit d'un autre débat.

En cette fête de « la porte qui s'ouvre sur la vie éternelle » (Haec est porta vitae aternae) , je voudrais attirer notre attention sur les réalités de notre vie. Notre province capucine traverse des transformations importantes et je ne cesse de réfléchir sur la trajectoire qui se dessine devant nous. Nous ressentons l'urgence de réinventer notre présence et notre mission ici au Québec. Nous savons que nous avons de nombreux défis spécifiques, dont certains que nous réussirons à relever plus facilement que d'autres. Tout compte fait, on peut dire ceci avec certitude: devenir insignifiant est bien plus dangereux pour notre charisme que de devenir moins nombreux. Cette fête de la Portioncule nous enseigne que la petitesse n'est pas un obstacle pour vivre notre charisme aujourd’hui.


Je souhaite que cette fête nous fasse réfléchir ensemble sur la grâce de la simplicité franciscaine, dans notre contexte spécifique du Québec. Parfois, nous ne voyons que des défis, et non les opportunités qui s'offrent à nous. En vous souhaitant une très belle fête de la Portioncule, en particulier à notre fraternité de Québec, laissez-moi terminer avec ces mots : « Commençons, mes frères, à servir le Seigneur Dieu, car jusqu’ici nous avons à peine ou très peu fait de progrès. » (1C, 103)


Frère Benny Vincent, OFMCap.

Ministre provincial / 02 août 2023

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