La célébration du soleil / Eloi Leclerc
- Services provinciaux
- 6 août
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Nul ne comprendra le Cantique du Soleil, s’il ne voit en celui-ci l’expression d’une joie innocente et profonde, prise dans la réalité des choses. Or, cette joie fut pour François avant tout la joie de la lumière. François a aimé la lumière comme peu d’hommes l’ont aimée. Chose remarquable : le qualificatif « beau » qui revient trois fois dans son cantique est chaque fois décerné à une réalité cosmique qui, à un titre ou un autre, est source de lumière, le soleil, la lune et les étoiles, le feu. Ainsi toutes les images de lumière sont explicitement qualifiées par lui de belles.

Pour François, la matière belle par excellence, c’est la matière rayonnante. Le cosmos est pour lui d’abord une épiphanie de lumière. Et dans cette épiphanie, le soleil joue le premier rôle.
Ce soleil que François trouve si beau est, en effet, à ses yeux, un pur jaillissement de lumière :
Loué sois-tu, mon Seigneur,
avec toutes tes créatures,
spécialement messire le frère Soleil,
qui fait le jour et par qui tu nous illumines ;
il est beau, rayonnant avec une grande splendeur…
Cette célébration du soleil est sans aucun doute, en premier lieu, l’expression d’une reconnaissance visuelle. D’après l’auteur du Speculum, François disait lui-même : « Au matin, quand le soleil se lève, tout homme devrait louer Dieu qui l’a créé pour notre utilité, car c’est par lui que nos yeux sont illuminés le jour. »
( Eloi Leclerc, Le Cantique des créatures ou les symboles de l'union, chapitre V, La célébration du soleil)
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