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Un trajet de mille pas lents



Frères, sœurs, parents et ami(e)s,


Saint François avait sa propre mesure du temps. Peu avant sa mort, François adresse aux frères cette demande étonnante de le coucher nu, après sa mort, sur le sol nu, « un temps assez long pour qu’on puisse tranquillement accomplir un trajet de mille pas » (2C, 217). Aujourd’hui, ce qui m’étonne dans cette demande est la précision de la durée de l’exposition : le temps qu’il faut pour faire mille pas lents. C’est comme si François mesurait son temps, en unités de pas lents. Imaginons une horloge franciscaine avec la trotteuse au rythme ralenti d’une promenade tranquille !


Dans la plupart des cas, nos vies personnelles sont rythmées par l’horaire de nos maisons et chaque maison a sa propre cadence de vie. Nous sommes des experts en gestion du temps et nos agendas sont bien remplis. Comme nos contemporains,nous avons horreur du vide et l’idée du temps libre en présence des autres est perçue comme un contexte anxiogène. Le défi devant nous est de trouver le temps gratuit pour être ensemble.


Dans nos fraternités, comme le sont les espaces communautaires, le temps est un bien commun à partager généreusement avec les frères. La solidarité fraternelle est un antidote à l’isolement socio-spirituel. Parmi nous, si nous voyons un frère « trop occupé » pour être présent aux différentes activités communautaires, cela devrait faire partie de notre « préoccupation évangélique » Assurer sa présence bienveillante dans sa fraternité est un geste évangélique de don inconditionnel de soi. Prenons le temps en fraternité.


En vous souhaitant une très belle fête de notre père saint François, laissez-moi terminer avec ces mots : « Commençons, mes frères, à servir le Seigneur Dieu, car jusqu’ici nous avons à peine ou très peu fait de progrès. » (1C, 103)


Frère Benny Vincent, OFMCap.

Ministre provincial


Vendredi, 1er octobre 2021

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